Le baptême – validé par qui?

L’historien Johnson a remarqué que dans la période post-apostolique il est advenu qu’avec la Bible, “les sacrements… ont perdu leur signification s’ils étaient utilisés en dehors l’église.” Le sacrement principal étant celui du baptême.

Au départ parmi les Étudiants de Bible dans l’époque de Russell, aucune question ne se posait concernant ceux ayant été baptisés pendant le temps ou ils appartenaient à une autre confession chrétienne. Le seul problème qui se posait était de savoir si on avait compris la signification du baptême, et si c’était par l’immersion.1 Ceci est restée le cas pendant plus de soixante dix ans. Pas avant l’article de La Tour de Garde du 1er juillet 1955 (page 412) il a été déclaré qu’il était nécessaire de se faire rebaptiser, seulement si le “baptême précédent n’avait pas été fait avec le symbole d’une dédicace“ ou s’il n’avait pas été exécuté par immersion.

Un an plus tard, dans la Tour de Garde du 1er juillet 1956, la position a été inversée. Il est dit (page 406):

BAPTISÉ UNE DEUXIÈME FOIS

Souvent on pose la question pour savoir si quelqu’un qui s’est fait baptisé auparavant lors d’une cérémonie dans une autre religion, devrait de nouveau être baptisé lorsqu’il acquière la connaissance exacte de la vérité et lorsqu’il se voue à Jéhovah. Contrairement à qui a déjà été dit, maintenant il y a une raison primordiale pour dire oui, il faut se faire de nouveau baptiser. Évidemment, par aucun des systèmes religieux personne n’a jamais en réalité été baptisé “au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint,” parce que, s’il l’avait été il aurait apprécié l’autorité et la fonction des véritables ‘pouvoirs supérieurs’. Et même si déjà vouée à Jéhovah, la personne s’est séparée elle même des systèmes Babyloniens déshonorant Dieu même avant de se faire baptiser. Donc l’acte d’être baptisé n’est pas la chose la plus importante, mais, plutôt c’est ce que l’acte symbolise qui est l’élément important.

Ceci a encore été, confirmé dans “Question des lecteurs” environ six mois plus tard qui confirmait qu’il fallait rejeter et rendre non valide n’importe quel baptême exécuté “en dehors de l’organisation“ même si cela avait été fait par l’immersion. Ensuite il fut dit que la date de référence pour qu’un baptême soit validité était l’année 1918. Pourquoi? Puisque “en. 1918 après J.C. Jéhovah dieu accompagné par son Messager de l’Alliance est venu au temple et s’est séparé de la Chrétienté.” Si la personne à été immergée en symbole de son voeux à Dieu et à Christ avant cette date et qu’elle avait aussi quitté sa confession précédente et s’était affiliée à l’organisation de Watchtower avant 1918, il est laissé à la conscience de la personne de décider elle-même si elle doit se faire rebaptiser ou non. Pour tous les autres la position claire était:

A présent l’appel de sortir de Babylone est manifestement claire, si quelqu’un a entendu cet appel et cependant reste dans une des parties antitypique religieuse de Babylone et y reste plongé, son baptême par immersion ne compterait pas. Sa décision ne pourrait pas être considérée comme un voeux. pour faire la volonté de Dieu, parce que, pour citer le paragraphe 14, “l’individu ne se serait pas séparé des systèmes religieux babyloniens déshonorant Dieu avant de se faire baptiser.”2

Il doit être rebaptisé. Ce point a été vraiment rendu immuable, parce que les paroles “du paragraphe 14” de la Tour de garde l’avaient décrété. La preuve biblique n’a pas été apparemment exigée. Dans la période post-apostolique, le baptême “a perdu sa signification s’il était accompli en dehors l’Église,” c’est-à-dire en dehors d’une autorité religieuse. La même position avait maintenant été prise par l’organisation de la Watchtower concernant tous les baptêmes qui n’étaient pas célébré dans ce cadre.

En 1955, la Tour de garde disait:

Un chrétien ne peut pas être baptisé au nom de celui qui administre le baptême, ou au nom d’aucun homme, ni au nom d’aucune organisation, mais au nom du Père, du Fils et de l’esprit saint. Cela montre, entre autre chose que le Christianisme n’est pas une affaire confessionnelle….3

Dans les discussions précédant une cérémonie du baptême, il était courant que l’orateur rappelle aux candidats que: “vous ne symbolisez pas votre vœu à une oeuvre, ou à une organisation, mais à Jéhovah Dieu en personne.”4 De Manière similaire, La Tour de Garde du 1er octobre 1966 (page 603) indiquait:

Nous ne nous vouons pas à une religion, ni à un homme, ni à une organisation. Non, nous nous vouons au Souverain Suprême de l’Univers, notre Créateur, Jéhovah Dieu lui-même. Cela donne au voeux un rapport très personnel entre nous et Jéhovah….

En 1942, les deux questions posées aux candidats étaient celle-ci:

(1) Croyez vous en Jéhovah Dieu le Père, que “le salut appartient à Jéhovah“ et que Christ Jésus est son Fils et que nos péchés seront lavés dans son sang et par qui le salut nous vient de Dieu?

(2) Avoir vous donc avoué vos péchés à Dieu et demandé à Christ Jésus de vous les pardonner et vous êtes donc détournés du péché et du monde, et vous êtes vous consacrés sans réserve à Dieu pour faire sa volonté?5

Ces questions par essence sont proches du contenu des expressions de Pierre et d’autres pendant la période apostolique quand il demandait aux personnes de “Se repentir et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don de l’Esprit Saint.”6 

En 1956 et (avec des variantes très mineures) pendant de nombreuses années par la suite les questions présentées aux candidats au baptême étaient celles ci:

(1) Vous reconnaissez comme un pécheur devant Jéhovah Dieu ayant besoin du salut et avez-vous reconnu que ce salut provient de lui le Père à travers son Fils Jésus Christ?

(2) Sur la base de cette foi en Dieu et en sa disposition pour le salut, vous êtes-vous voués sans réserve à Dieu pour faire sa volonté désormais comme il vous la révélée à travers Jésus Christ et à travers la Bible sous l’éclaircissement de l’esprit saint ?7

Sans absolument aucune explication Biblique pour justifier le changement principal de ces questions essentielles auxquelles les individus doivent répondre affirmativement pour se qualifier pour le baptême, La Tour de Garde du 1er juin 1985 a présenté celles ci ainsi:

Voici la première de ces questions:

Sur la base du sacrifice de Jésus Christ, vous êtes-vous repenti de vos péchés et vous êtes-vous voué à Jéhovah pour faire sa volonté?

La seconde est formulée comme suit:

Comprenez-vous qu’en vous vouant à Dieu et en vous faisant baptiser vous vous identifiez à un Témoin de Jéhovah et vous vous unissez à l’organisation divine, qui est dirigée par l’esprit saint?

En répondant oui à ces questions, les candidats montrent qu’ils ont la condition de cœur voulue pour recevoir le baptême chrétien.

La Tour de Garde du 15 avril 1987, (page 12) apporte cette explication inhabituelle pour justifier la raison de ce changement: “Récemment, les deux questions auxquelles les candidats au baptême doivent répondre ont été simplifiées de façon qu’ils puissent bien comprendre ce qui est exigé d’eux pour pouvoir jouir de relations intimes avec Dieu et avec son organisation terrestre.” Cette “simplification” présumée a modifié une seule chose: elle exigeait de chaque candidat une déclaration de soumission et d’obligation à une organisation terrestre. Si nous lisons les Écritures chrétiennes nous voyons que le facteur crucial validant le baptême était dans chaque cas pour ceux qui franchissaient ce pas de “croient au Seigneur Jésus“ comme étant le Messie de Dieu et leur Rédempteur, capable de les sauver.8 Ils étaient ensuite “baptisés en Christ Jésus.”9 C’était “assez simple“ pour que des personnes puissent comprendre cela en un seul jour, ou en quelques heures. Il n’y a pas de termes apostolique “tendancieux” pouvant justifier la présence de l’organisation Watchtower, les apôtres n’ont jamais donné l’image du concept d’une “organisation terrestre”, et comme cela a été maintes fois démontré, ne fait en rien allusion ni de près ni de loin à une structure d’autorité humaine.

Christ avait dit à ses disciples de baptiser des personnes “au nom du Père du Fils et de l’Esprit Saint.”10 La deuxième question du baptême reprise dans la Tour de garde remplace sans complexe l’Esprit saint de Dieu par “l’organisation dirigée par son esprit.” Tandis que l’Esprit reçoit une mention symbolique, de nouveau elle transmet manifestement l’idée que l’Esprit saint de Dieu n’agira sur la personne baptisée qu’a travers l’organisation Watchtower. Elle ne montre pas que l’individu venant d’être baptisé sera désormais conduit par l’Esprit de Dieu, mais insiste plutôt que c’est “l’organisation qui est dirigée par l’esprit.” Il semble incroyable que la Tour de garde puisse parler “d’une simplification“ par rapport aux questions préalablement posées. Elle parle d’un “rapport intime avec Dieu”, mais cela est dénué de sens car elle introduit l’organisation terrestre dans ce rapport, en ne favorisant pas un rapport intime avec Dieu, mais un rapport intime “avec Dieu et son organisation terrestre.” Alors que Jésus n’a parlé que “du Père, du Fils et de l’Esprit Saint”, l’organisation prend place dans cette image sacrée comme étant une partie indissociable. C’est équivalent à un serviteur disant au peuple qu’ils peuvent entrer en relations et avoir accès avec le maître à condition que le serviteur soit toujours là, agissant comme intermédiaire, porte-parole, directeur, interprète. Une telle attitude serait classifiée comme arrogante.

Depuis 19 siècles les personnes ont été baptisées sans que leur baptême ait été précédé par de telles affirmations. Car personnes parmi celles qui se sont associées à la Watchtower il y a plus de cent ans ont été baptisées avec de telles affirmations. N’avaient elles pas correctement compris ce que leur baptême signifiait? Après plus de 100 ans, maintenant, cette “simplification” est-elle vraiment nécessaire pour que les personnes aient une “compréhension complète” de ce que leur baptême veut dire?

Je crois que la modification faite en 1985 représente une méthode pour faire reconnaître à des personnes leurs appartenances formelles à l’organisation, un engagement à cette organisation comme à une autorité religieuse et donc à une acceptation implicite de son pouvoir sur eux et de son droit de diriger la formation d’une cour de justice ecclésiastiques pour “juger“ tout ce qui serait perçu comme une violation de ses règles et ses principes.

Au cours des dernières années, un nombre important de personnes se sont simplement retirés de l’organisation des Témoin sans donner une quelconque raison de leur retrait. Même s’ils continuent à mener une vie morale correcte, mais, s’ils font ou disent par la suite quelque chose qui manifestement n’est pas en accord complet avec chacun de tous les enseignements et des principes de l’organisation ils sont bien souvent contactés par les anciens, interrogés et convoqués pour une “audition judiciaire.” Certains ont déclaré qu’ils n’avaient aucune raison d’assister à une telle audition, qu’ils ne comprenaient pas pourquoi ils devaient être assujetti à cette autorité ecclésiastique de l’organisation. Certains ont même fait envoyer par un avocat une lettre au collège des aînés en indiquant leur position et en demandant qu’ils ne soient pas assujetti à une enquête supplémentaire, interrogatoire ou assignation. Dans pratiquement tous les cas, le département juridique de la Société Watchtower a envoyé à la personne (ou à l’avocat) un paquet énorme ayant l’apparence d’un dossier juridique, présentant toutes les preuves des succès juridiques remportés par l’organisation aux cours de tous les procès ressemblants au cas présent montrant ainsi que la court à reconnu à l’organisation leur droit d’agir comme “une autorité” religieux et “une cour ecclésiastique” envers les personnes baptisées par les Témoins. Essentiellement, le document déclare que la personne ou les personnes impliquées ont seulement deux alternatives, assister à la “audition judiciaire” ou se dissocier officiellement. Comme preuve, le document cite une décision de la Cour suprême américaine qui, entre autres, reconnaît:

Le droit de chacun de créer des associations religieuses pour aider à l’expression et à la diffusion de toute doctrine religieuse de créer des tribunaux pour régler les questions de controverses relatives à la foi et pour tous membres, congrégations et officiants prit individuellement à l’intérieur de l’association, un corps ecclésiastique est incontesté. Tous ceux qui s’unissent à un tel corps le font avec un consentement implicite et doivent s’y soumettre.

“Le droit” accordé est le droit juridique relatif à un “gouvernement ecclésiastique” pour agir de la manière décrite. Ainsi, dans le dossier envoyé par la Watchtower l’avocat de la Société insiste sur le facteur “juridique“ en résumant le problème de cette manière:

Traduction

C. Relation entre la Congrégation et Ses Membres. Il est évident que l’essence même des rapports existant entre une société religieuse et ses membres est encadré par une court pour mettre d’accord les partis et, généralement, exprimer une profession de foi, l’adhésion à la doctrine de la société religieuse et une soumission à son gouvernement. (76 C.J.S. 755, section 11) Une des partie ayant volontairement donné son accord pour devenir un membre d’une congrégation s’assujettit ainsi elle-même aux règles existantes et aux méthodes de la dite congrégation et ne peut pas nier son existence. Tous ceux qui s’unissent à une telle organisation religieuse volontairement le font avec un consentement implicite et doivent donc s’y soumettre. State ex rel. Morrow. Hill, 364 N.E.2d 1156 50 Les raisons pour lesquelles beaucoup ne veulent pas remettre un retrait formel sont considérées dans les Chapitres 10, 11 et 17 du livre. 95 (Ohio 1977), Watson v. Jones, 80 U.S. 679, 729: (1872), 13 Wallace 679.

Depuis que vos clients ne se sont pas dissociés de la congrégation, et qu’ensuite conformément à la loi, ils ont apporté leur consentement à son gouvernement, ils se sont assujettis aux règles et aux méthodes existantes et doivent juridiquement s’y soumettre. Le gouvernement théocratique de la congrégation auquel vos clients sont juridiquement soumis inclut implicitement le Collège central des Témoins de Jéhovah, et son agence juridique légal, connue sous le nom de Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc. Ainsi que tous leurs représentants dûment nommés incluant les anciens de la congrégation à laquelle ils sont associés. Les règles et les méthodes auxquels vos clients sont assujettis incluent celles concernant le comité judiciaire présenté en détail au-dessus.

En s’opposant à être mis en examen et à être “jugé” par les anciens, certains qui se sont retirés ont montré que dans la période avant 1985 lorsqu’ils se sont fait baptiser, ils ‘se sont voués à Dieu et pas à une organisation.’ Les questions du baptême modifiées maintenant disent clairement au candidat au baptême qu’ils s’engagent par leur “voeu et leur baptême” qui vont les ‘identifier comme Témoins de Jéhovah, associés avec l’organisation dirigée l’esprit de Dieu.’ Ceci leur garanti qu’il ont effectivement perdu tout droit “juridique“ de dire ensuite qu’ils ne sont pas soumis à la cours juridique gouvernementale et ecclésiastique de l’organisation. Pour le département juridique de l’organisation, cela “simplifie“ vraiment, et effectivement, les problèmes. Je trouve que cela est une triste expérience pour prouver qu’une organisation utilise l’étape la plus sacrée et intime qu’est le baptême pour asseoir son autorité personnelle.

NOTES

1 – Je me souviens de mon oncle, Fred Franz, alors vice-président de la Watchtower, me faisant remarquer que si son baptême dans l’Église Presbytérienne avait été fait par l’immersion (plutôt qu’aspertion) il l’aurait considéré encore valable.

2 – La Tour de Garde du 15 décembre 1956, page 763.

3 – La Tour de Garde du 1er juillet 1955, page 411. 

4 – Pour autant que je m’en souvienne ce point a même été inclus dans les brefs exposés fournis par la Watchtower pour ceux qui prononçaient le discours du baptême.

5 – La Tour de Garde du 1er octobre 1942, page 302.

6 – Actes 2:38, NEB; 1 Pierre 3:21, 22.

7 – La Tour de Garde du 1er juillet 1956, page 407.

8 – Actes 16:31-33; voir aussi actes 2:36; 8:5,12,27-38; 9:1-20; 10:34-48; 11:16, 17; 18:8; 19:3-5.

9 – Romains 6:3; Galates 3:27.

10 – Matthieu 28:19, NEB.

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